Irimi

utilisé en Aïkido, la loi IRIMI est la racine de l’Aïkido. On rapporte que O Senseï aurait transposé en Aïkido la loi IRIMI qu’il avait saisie par l’étude approfondie de l’art de la lance.

L’idéogramme IRI de IRIMI exprime l’idée de passer l’entrée de la maison, d’y pénétrer de soi-même ou d’y être invité. L’idéogramme MI donne l’idée de l’enfant dans le ventre de sa mère, avec le sens de plénitude, plénitude de chair et d’os, de sang. Donc MI égale corps, IRIMI mettre son propre corps dans le corps de l’adversaire. Suivant la méthode de la lance, ce mot IRIMI est utilisé pour désigner l’action de pénétrer victorieusement jusqu’à l’intérieur de la garde d’un adversaire, armé d’une arme plus longue que la sienne, lorsqu’on est porteur, par exemple d’un sabre ou d’une dague ou même lorsqu’on est désarmé.

Quand deux forces se meuvent en direction opposées, la force qui en résulte est l’addition de ces deux forces, IRIMI est l’utilisation de cette résultante et de sa relation avec sa propre position au moment du croisement.

Nous appelons IRIMI ISSOKU l’entrée d’un pas sur le coté de l’adversaire, étant soi-même dans la position permettant IRIMI, en garde de profil, attaquant l’adversaire en lui renvoyant la force de son attaque, sans utiliser sa propre force.

Mécaniquement expliqué c’est très facile à comprendre, mais dans la réalité, il ne faut pas oublier qu’Aïté (le partenaire) est vivant et que tout peut ne pas fonctionner suivant la théorie, surtout s’il est mieux armé que vous.

A mains nues ou avec une arme plus courte que celle de l’adversaire, pour entrer à l’intérieur de sa garde ou la forcer, il faut juger le MA AÏ (distance) avec exactitude sans être arrêté par les changements de position de Aïté. Cela est normal et ne devrait pas avoir à être expliqué. Plus important est d’oublier son corps, d’entrer et de percer en pensant être percé, d’entrer directement sans la moindre hésitation.


Vous pressez Aïté de votre puissance mentale, jusqu’à ce qu’il soit contraint d’attaquer; utilisant, prenant son attaque, vous entrez!Au-delà de ce qui a été dit, si vous éprouvez le sentiment d’envelopper l’adversaire, de ne faire qu’un avec lui; il viendra de lui-même à l’intérieur de vous-même. C’est cela l’IRIMI de l’Aïkido. »
 

Nobuyoshi TAMURA

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« IRIMI : Entrée sur le flanc de l’adversaire en utilisant la méthode triangulaire (sankaku ho) et permettant une prise de contrôle immédiate de l’axe central de celui-ci»

le livre du débutant de Stéphane BENEDETTI

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 « Quand la puissance de votre adversaire se dirige vers vous et la vôtre vers la sienne, il y aura une collision de front et le plus fort vaincra. IRIMI est le moyen d’avancer vers votre adversaire, en ne le rencontrant pas avec résistance, mais en guidant sa puissance à votre guise. Pour comprendre l’IRIMI, vous devez garder votre point unique et le bras impliable ou vous ne pourrez travailler l’IRIMI pou vous. IRIMI est l’art spécial trouvé seulement dans l’Aïkido.

Il vous permet de démontrer directement le principe de la non-résistance, en laissant la puissance de votre adversaire retourner vers lui-même, quelle que soit sa puissance. »

Koïchi TOHEI

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 » L’art de l’entrée est appliqué durant le temps où votre adversaire attaque. Cela signifie le mouvement extérieur à la ligne d’attaque du « coté mort ». Par exemple, si l’adversaire arrive vers vous, pour vous poignarder coté droit, mettez votre pied gauche en avant de son pied droit (debout dans une position oblique vers la droite), évitez son attaque, montez votre poing gauche vers son coté, puis votre bras droit vers son visage.

Avec cela, frappez-le avec une grande force, qui est une combinaison de son attaque et de votre mouvement d’avance. L’entrée principale est basée sur les meilleurs mouvements de l’Aïkido. Les postures et les mouvements de l’Aïkido consistent surtout dans les positions obliques qui sont adaptées à l’art d’utiliser la force, ou l’attaque, ou le mouvement, ou les trois en même temps. »

Kishomaru UESHIBA

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Ce mouvement consiste à diriger l’énergie (ki), à travers le partenaire, sans collision avec son mouvement, mais en le déviant autour de son centre.

En pratique cela ne diffère pas beaucoup de ce que l’on fait lorsqu’on passe à travers une porte tournante. Si l’on pousse sur le pivot, la porte ne bouge pas, tandis que si l’on pousse sur la porte même, elle tournera autour du pivot, et tout ce qu’on a à faire c’est de suivre c’est de suivre simplement son mouvement………

En pratique, tout ceci signifie que pour utiliser un mouvement déjà commencé, il est profitable de le suivre et de le conduire, plutôt que de le bloquer.

Tant que l’on traite les portes cela semble facile, mais lorsqu’il s’agit d’êtres humains, des conflits de personnalité, et de l’entêtement qui s’y rattache, risque de naître, et si on les accepte, on rencontre toute la force de l’attaque (physique ou non), en  en subissant les conséquences parfois déplaisantes.

La façon de pratiquer ce mouvement est élémentaire, mais sa simplicité est trompeuse, car l’exécuter convenablement exige une précision et une synchronisation absolue. »

N. de VILLADOROTA